Villeneuve-lès-Maguelone
José Bové réclame le statut de "prisonnier politique"
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
VILLENEUVE-LES-MAGUELONE (Hérault), 24 juin (AFP) - Le militant altermondialiste français José Bové a réclamé mardi au président Jacques Chirac le statut de "prisonnier politique", dénonçant par la voix de son avocat ses conditions de détention à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault, sud de la France).
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"Ceux qui imaginent que José Bové a un statut de VIP en prison se trompent. Il est traité de façon pire que les autres détenus", a affirmé son avocat Me François Roux, après l'avoir rencontré au parloir pendant plus d'une heure pour la première fois depuis son arrestation à son domicile du Larzac.
"Sa cellule donne sur un mur mort dans une cour et il y a à proximité une soufflerie bruyante en permanence qui l'oblige la nuit à fermer sa fenêtre malgré la chaleur épouvantable", a-t-il ajouté.
Ecroué sous le numéro 22377 Y, au rez-de-chaussée de la prison, seul dans une pièce de 9 m2, le leader paysan a droit à deux promenades par jour.
L'avocat a précisé qu'un gardien l'accompagnait dans tous ses déplacements à l'intérieur de la prison. "Ce sont des conditions de sécurité exceptionnelles ! Les autres détenus ne subissent pas un tel traitement", s'est-il indigné.
Le statut de détenu politique, qui n'existe plus depuis une vingtaine d'années après la disparition de la cour de sûreté de l'Etat, permettrait au porte-parole de la Confédération paysanne de recevoir plus d'une visite par semaine de la part de ses proches, ainsi qu'un accès privilégié à la bibliothèque et aux journaux, selon l'avocat.
"Nous allons demander au président de la République que José Bové bénéficie d'un statut de prisonnier politique puisqu'il est emprisonné pour son activité syndicale", a-t-il ajouté.
"Toujours très déterminé", le leader syndical a aussi souligné la "solidarité des autres détenus". "Les gendarmes ne lui ont rien laissé prendre en partant, sauf sa pipe. Les autres détenus lui ont donné de l'eau, des fruits ou quelques timbres", a indiqué son défenseur. "On n'avait même pas autorisé José Bové à prendre un peu d'argent en partant. Alors qu'on sait que cela peut améliorer son ordinaire en prison".
Enfin, Me Roux a confirmé qu'il déposerait plainte pour "violation de domicile" auprès du procureur de la République de Millau après l'interpellation musclée du syndicaliste paysan. José Bové a d'ailleurs réaffirmé qu'il n'avait entendu ni appel ni sommation, avant que les gendarmes ne défoncent la porte de son domicile.